Que pensent les jeunes de l’entreprise ?
L’Observatoire Cegos a publié en octobre 2012 une grande étude européenne sur les 20-30 ans et le travail. Qu’attend la génération Y de l’entreprise ? Qu’en pensent les DRH ?
Quels sont les attentes des jeunes ? Quels regards portent-ils sur le monde du travail ? Y a-t-il des différences entre les pays d’Europe ? Pour le savoir, la Cegos a interrogé un échantillon de 3 000 jeunes actifs âgés de 20 à 30 ans et de 500 DRH (Directeurs des ressources humaines) dans 5 pays européens : Allemagne, France, Espagne, Italie et Royaume-Uni.
Voici les 4 grands enseignements de cette enquête :
La famille avant tout !
Les jeunes européens placent la vie de famille largement en tête de leurs préoccupations personnelles (pour 86 % d’entre eux), quel que soit leur pays d’origine. Le travail arrive en 2e position (59 %), devant les amis (50 %, en progression) et l’argent (32 %).
Si les 20-30 ans travaillent avant tout pour gagner leur vie (93 % en France contre 83 % en Europe), ils veulent aussi se réaliser (53 %) et développer leurs compétences (48 %).
Génération précarité
Leur premier emploi est bien souvent précaire. Ainsi seuls 39 % des 3 000 jeunes interrogés ont pu bénéficier d’un CDI dès leur premier poste.
On note de grandes disparités contractuelles selon les pays : ce sont les jeunes britanniques qui signent le plus de CDI (62 %), les jeunes français le plus de CDD (38 % contre 28 % en moyenne), les jeunes allemands le plus d’apprentissage (22 %) et les Espagnols le plus de contrats d’intérim (29 % contre 14 % en moyenne).
Zapeurs ou mobiles ?
Sans surprise, les jeunes européens sont attirés par les entreprises qui proposent des emplois stables, une rémunération élevée et de bonnes conditions de travail.
Cependant, la moitié d’entre eux se disent prêts à quitter leur entreprise dans les 3 ans, même si elle répond à leurs attentes. Autrement dit, ils ont distendu le lien avec leur employeur et renforcé leur agilité sur le marché du travail.
Des managers plus humains
Les jeunes n’ont pas beaucoup d’attirance pour les responsabilités managériales. Seuls 15 % d’entre eux aspirent à devenir manager dans les 3 ans à venir. Une proportion qui monte à 22 % en France qui est le pays qui leur confie le moins d’encadrement : seuls 23 % des jeunes français managent des collaborateurs, contre 35 % en moyenne en Europe.
Pourtant, les « managers Y » possèdent de vrais atouts. Ainsi 96 % des DRH considèrent qu’ils managent différemment de leurs aînés : plus proches de leur équipe, plus communicants, plus collaboratifs. Selon Virginie Loye, responsable des formations RH à la Cegos, « cette génération est en train de bousculer les codes managériaux et pratiques RH. Loin de rentrer dans le moule, elle peut insuffler un nouveau mode de management, plus contractuel, plus humain et plus agile. »
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